Hebdomadaire Shaarli

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Semaine 11 (March 13, 2023)

Les femmes avantagées par la réforme des retraites ? - Désintox - ARTE

Les femmes avantagées par la réforme des retraites ?

Intox

D'où vient l’intox ?

Le gouvernement ne cesse de le dire : la réforme des retraites profitera aux femmes. Sur France 2, jeudi soir, Elisabeth Borne a voulu en donner une illustration : « Par le passé, les femmes partaient à la retraite plus tard que les hommes. Aujourd’hui, elles partent à peu près au même âge (sic) […]. Demain, après la réforme, elles partiront plus tôt que les hommes ».
Au même moment s'affichait sur l'écran un visuel signé du gouvernement, où l'on pouvait effectivement voir deux courbes se croiser. A partir de la génération 62, les femmes partiront plus tôt à la retraite que les hommes.

Pourquoi c'est trompeur ?

Les chiffres sont vrais, ils proviennent d'une étude de la CNAV, la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse. Aujourd'hui, il est exact que les femmes partent plus tard que les hommes, notamment parce qu'elles ont plus souvent des carrières hachées et sont davantage contraintes d'attendre l'âge du taux plein pour partir sans décote. Et il est aussi exact que les courbes vont se croiser dans un avenir proche.

Mais voilà, cela n'a strictement rien à voir avec la réforme des retraites, au contraire. Sans la réforme, on observerait la même inversion, et elle serait encore plus accentuée à l'avenir en faveur des femmes. La raison tient à l'évolution de la carrière des femmes. L'étude de la CNAV montre d'ailleurs que les femmes partiraient encore plus tôt que les hommes sans la réforme.

En résumé : les femmes partiront bien avant les hommes dans un avenir proches, non pas grâce à la réforme... mais en dépit de la réforme qui va plutôt freiner cette dynamique.

Les retraites des sénateurs financées sans l'Etat ? - Désintox | Arte

J'aime ces petites pastilles vidéo de vérification de l'information !

Les retraites de sénateurs financés sans l’État ?

Intox !

D'où vient l'intox ?

Sur Sud Radio, le chef des sénateurs républicains, Bruno Retailleau, a
indiqué que le régime de retraite de la chambre haute, l’un des systèmes de pension les plus généreux de France, allait être modifié, mais sans être supprimé : «Nous allons repousser de deux années [l’âge de départ], et nous allons faire un certain nombre de propositions pour l’adapter. [...] mais c’est un régime autonome pour nous, qui ne nécessite pas d’intervention de l’Etat, parce que l’on cotise beaucoup, beaucoup, beaucoup plus que les députés, on est à 20 %.»

Pourquoi c’est faux ?

Bruno Retailleau, comme la plupart des Sénateurs, justifie les privilèges de leur système de retraite en affirmant que celui-ci est équilibré, et n'a pas besoin de subsides publics.... C'est vite dit.
Pour le vérifier, il faut se plonger dans le fonctionnement du régime bien particulier des sénateurs. Leur retraite est tout d’abord financée pour partie par un trésor de guerre, que le sénat s’est constitué au fil du temps et qui est placé notamment en produits financiers. Mais aussi par une surcotisation des sénateurs, comme le dit Bruno Retailleau. Leur contribution est ainsi
de quatre points supérieure à celle des députés. Mais ce n’est pas tout : cette surcotisation concerne également leur employeur. Ainsi, le Sénat cotise très généreusement pour ses membres, autour de 30%, contre 22 % pour l’Assemblée nationale, et seulement 16 % pour les employeurs du secteur privé. Or le Sénat est bien financé… par l’Etat. Difficile de dire, donc, comme le fait Retailleau, que leur régime «autonome» ne connaît pas d’intervention de la puissance publique.

"Au travail, les spécificités de genre des femmes ne sont pas prises en compte" - Public Sénat

Le 16 février 2023, la délégation aux droits des femmes poursuivait les auditions dans le cadre de son rapport d’information sur la santé des femmes au travail. Psychologue, médecin du travail, représentante syndicale : pour cette quatrième audition de la délégation, plusieurs professionnelles de santé étaient conviées autour de la table. Prévention et santé des femmes au travail : quel état des lieux des professionnelles de santé ?   

Déficit des retraites : multiplié par 24 ? - Désintox | ARTE

C'était en janvier 2023, pas si loin dans le temps et pourtant que mensonges énoncés par nos politiques sur cette réforme des retraites !

Le déficit des retraites multiplié par 24 d'ici 2050 ?

Intox!

D'où vient l'intox ?

Dans le cadre de la réforme des retraites, les services de la Première ministre ont transmis à la presse un document où, dans leur scénario économique (1% de productivité et 4,5 % de chômage), le déficit des retraites devrait passer de 1,8 milliard d’euros cette année à 43,9 milliards en 2050. Soit une multiplication par 24,3 d'ici 2050 ! [tableau 1 en pièce jointe]

Pourquoi c'est trompeur ?

Dans cette présentation, les déficits successifs sont exprimés en euros dits «courants», c’est-à-dire augmentés chaque année de l’inflation. Mais le PIB, autrement dit la richesse produite par le pays, et dont dépend le financement des prestations sociales, dont les retraites, augmente lui aussi chaque année de l'inflation. Parler d’un déficit en euros courants sur une si longue période a donc peu de sens, s’il n’est pas mis en regard avec l’enveloppe dont il relève. Et qui gonfle donc elle aussi au fil du temps. Sur les décennies à venir, le PIB devrait même augmenter de façon plus importante encore que la seule inflation.
C’est pour cette raison que le Conseil d’orientation des retraites (COR) ne parle jamais, à long terme, en euros, mais en pourcentage du PIB, qui permet d’illustrer la part que ce déficit représentera par rapport à la richesse créée.

Selon le dernier rapport du COR de septembre 2022, le déficit va bien se dégrader, mais pas dans les proportions affichées par l’exécutif. Il devrait ainsi passer de 0,1 % du PIB cette année à 0,8 % en 2050. [tableau 2 en pièce jointe] Soit une multiplication par 8 d’ici 2050, contre 24,3 selon le gouvernement.

Pourquoi les prix de l’électricité s’envolent (et vont continuer de le faire)

Vidéo de janvier 2023 de moins de 10 minutes.
L'électricité a son prix basé en grande partie sur celui du gaz qui s'est envolé depuis 2022

En 2023, le prix de l’électricité en France devrait augmenter de 15 % pour les ménages. Et cela aurait pu être bien pire sans le « bouclier tarifaire » instauré par l’Etat qui paie une partie de la facture. Alors comment expliquer cette inflation des prix électriques ?

Au-delà de la guerre en Ukraine et des difficultés du parc nucléaire français, le marché européen de l'électricité est souvent pointé du doigt pour expliquer l'envolée des prix. C'est en tout cas ce que pense le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, qui le juge « aberrant » et « obsolète ». Concrètement, ce marché alignerait les prix de l’électricité sur ceux du gaz, en forte hausse depuis l'invasion de Poutine en Ukraine. Sauf que la France n’utilise que très peu de gaz pour produire son électricité. Comment expliquer ce paradoxe ?


Sources :
Sur YouTube : « Le marché de l’électricité », par Heu?reka
https://www.youtube.com/watch?v=ienoSbONyhw

« Secteur électrique : les déboires de la concurrence », Anne Debregeas
https://theothereconomy.com/fr/fiches/secteur-electrique-limpossible-concurrence/

Bilan électrique 2021 de la France, RTE
https://bilan-electrique-2021.rte-france.com/

« Réactualisation des perspectives pour le système électrique pour l’automne et l’hiver 2022-2023 », RTE
https://assets.rte-france.com/prod/public/2022-11/Analyse-passage-hiver-2022-2023-actualisation-novembre.pdf

Cet impôt est sexiste, voici pourquoi - Le Monde

En moins de 10 minutes avec des infographies simples et claires, on comprend bien ce principe duquotient conjugal défavorables aux femmes, voire qui, dans certains cas, peut inciter les femmes à ne pas travailler autant qu'elle le pourrait...

Les taxes de l'État sont-elles sexistes ? Pour la journée des droits des femmes, le 8 mars, on se plonge dans un mécanisme des impôts français : le quotient conjugal.

Quand un couple se marie ou se pacse, ses impôts sont obligatoirement mutualisés. Ils sont calculés à partir du quotient conjugal, autrement dit, la moyenne de leurs revenus. Ce mécanisme agit différemment d’une situation à une autre. Pour 66 % des ménages français, ça ne change rien. Pour le reste, certains y perdent, d’autres y gagnent.

Pour les gagnants, le quotient conjugal est d’autant plus intéressant que les revenus sont importants et inégaux entre les deux membres du couple. Cette particularité entretient un modèle familial dépassé et discriminant, puisqu’il bénéficie surtout aux hommes.

Sources : https://cryptpad.fr/pad/#/2/pad/view/FwlXhPOSW-9JrVP+HvcBdgr1UdobDctqj1qC+bcr2WI/